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A la Mostra de Venise, les stars font recette sur le tapis rouge, mais les œuvres déçoivent sur le grand écran

« George ! », « Brad ! ». Sur le tapis rouge de la Mostra à Venise, George Clooney et Brad Pitt se sont avancés tels des jouets dotés d’une pile longue durée… Ils ne s’arrêtent jamais : quelques pas à gauche, puis à droite, et tour à tour la clameur des fans d’un côté ou de l’autre. Cela a bien duré quarante-cinq minutes, dimanche 1er septembre, aux alentours de 22 heures, avant la projection, hors compétition, de Wolfs. Le film policier de Jon Watts, réalisateur du troisième volet de l’homme-araignée, Spider-Man : No Way Home (2021), travaille l’autodérision et met en scène deux loups solitaires (George et Brad) qui vont devoir apprendre à travailler ensemble.
« This is my wife ! » (« C’est ma femme »), a lancé Clooney, pas peu fier, en brandissant la main de son épouse, l’avocate Amal Clooney, alors que l’acteur prenait place dans la Sala Grande. De son côté, Brad Pitt a officialisé sa liaison avec la créatrice de bijoux Ines de Ramon – quant à son ex-femme, Angelina Jolie, à l’affiche du biopic Maria, de Pablo Larrain, en lice pour le Lion d’or, elle avait déjà quitté Venise. Puis la salle s’est éteinte et le film a commencé.
L’action de Wolfs se concentre sur une seule nuit, à New York, sur le modèle de Collateral (2004), de Michael Mann, tourné à Los Angeles – acteurs embarqués dans la voiture, puis dans le métro… La comparaison s’arrête là. Wolfs est un aimable divertissement, qui peine à trouver son rythme, du moins les premières minutes, avec des gags plus ou moins réussis et une intrigue bâclée avec de méchants Albanais. Mais on apprécie le show du jeune acteur américain Austin Abrams, 28 ans, dont le personnage cavale pendant près de deux heures, dans une agilité folle à la Buster Keaton – il a joué notamment dans les séries Euphoria et The Walking Dead.
Wolfs fait partie de ces longs-métrages très attendus de la Mostra. Le genre d’œuvre que l’on désigne par le seul nom du réalisateur. En compétition, on a donc vu le « Pablo Larrain » mais aussi le « Walter Salles » (I’m Still Here), le « Mouret » (Trois amies) et le « Almodovar » (The Room Next Door). Tous ces films ne déméritent pas, mais restent dans le ronronnement de ce qu’ont déjà accompli leurs auteurs, dans le passé. Donc pas d’enthousiasme.
Dans l’émouvant I’m Still Here, Walter Salles s’inspire de l’histoire du député brésilien Rubens Paiva (1929-1971), victime de la dictature, enlevé par des agents de l’Etat, puis torturé et tué. Sa femme, Eunice Paiva, tout en continuant d’élever ses enfants, s’est réinventée et n’a cessé de se battre pour réclamer d’abord la libération de son mari, puis le certificat de son décès… Le récit se concentre sur la déflagration intime causée par la perte de cet homme : si le passage du bonheur – un rêve de famille écoutant en boucle de la musique – à la noirceur est assez efficace, le drame devient un peu scolaire et vire parfois au tire-larmes.
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